Du nouveau sur les aides à la rénovation ! 2022 marque de nombreux changements qui peuvent impacter votre projet de travaux. Certains montants grimpent tandis qu’un dispositif majeur de l’Anah — Agence nationale de l’habitat — change de nom. Voici les mesures à retenir pour financer sereinement votre remplacement de chaudière, l’isolation de vos murs ou encore l’audit énergétique de votre maison.
Habiter Mieux sérénité devient MaPrimeRénov’ Sérénité
Après Habiter Mieux agilité, c’est désormais le programme sérénité de l’Anah qui tire sa révérence en 2022. Il n’est pas supprimé mais évolue sous le nom « MaPrimeRénov’ Sérénité ». Les modalités de l’aide changent peu ; cette mesure vise avant tout à rassembler les dispositifs de l’Anah sous une seule marque.
- Travaux concernés : bouquet de travaux entraînant des économies d’énergie supérieures ou égales à 35 % ;
- Ménages concernés : revenus modestes (profil jaune) ou très modestes (profil bleu) selon les plafonds de l’Anah ;
- Conditions d’obtention : logement datant d’au moins 15 ans et occupé en tant que résidence principale ;
- Démarche : créer un compte et faire la demande sur maprimerenov.gouv.fr (il est possible de faire appel à un mandataire MaPrimeRénov’ pour être accompagné) ;
- Cumulabilité : MaPrimeRénov’ Sérénité devient cumulable avec la prime des fournisseurs d’énergie (CEE) à partir du 1er juillet 2022.
Pour information : selon les chiffres de l’ANAH 63% des dossiers déposés concernent des ménages modestes et très modestes en 2021.
Parmi les travaux les plus sollicités le changement de système de chauffage (64%), suivi des travaux d’isolation (32%).
Les autres changements concernant MaPrimeRénov’
Par ailleurs, le forfait pour l’installation d’inserts à bois ou foyers fermés a été revu à la hausse. Il passe à 2 500 € pour un ménage bleu, 1 500 € pour un ménage jaune et 800 € pour un ménage violet.
Dernière information et non des moindres, les logements éligibles doivent maintenant avoir une ancienneté de 15 ans minimum. Ce critère n’était que de 2 ans auparavant.
Un éco-prêt à taux zéro qui encourage la rénovation globale
L’éco-PTZ permet aux propriétaires d’emprunter une belle somme pour financer des travaux de rénovation énergétique (isolation thermique, changement de système de chauffage…). Avantage : aucun intérêt à payer !
Jusqu’en 2021, le plafond du prêt se situait à 30 000 €, remboursable sur 15 ans maximum. En 2022, il est relevé à 50 000 € sur 20 ans dans un cas particulier : les projets engendrant une baisse de la consommation énergétique d’au moins 35 %. Cela concerne donc une rénovation globale et performante, car un tel gain est très difficilement atteignable avec une seule opération comme l’isolation des combles, l’installation d’une pompe à chaleur ou le pose d’une chaudière à granulés.
Le prêt est proposé par de nombreuses banques signataires d’une convention avec l’État.
Un nouveau prêt avantageux et garanti par l’État à 75 %
Le gouvernement a lancé le service public France Rénov’ en 2022, avec pour objectif de guider au mieux les Français dans la rénovation de leur logement, en bénéficiant des financements existants.
Cette nouveauté inclut la création de MaPrimeRénov’ Sérénité, dont nous avons parlé plus haut, mais ce n’est pas tout. L’État compte déployer le « prêt avance rénovation », à ne pas confondre avec l’éco-PTZ. Il partage le même but — faciliter le paiement du reste à charge — mais pas les mêmes modalités.
Aussi appelé « prêt avance mutation », il repose sur le principe d’hypothèque :
- Le remboursement du capital emprunté survient au moment de la transmission ou de la vente du bien rénové (résidence principale uniquement).
- Aucun montant maximal n’a pour l’instant été communiqué.
- Les travaux éligibles sont identiques à ceux de l’éco prêt à taux 0, ainsi que ceux permettant d’atteindre une diminution d’au moins 25 % de la consommation conventionnelle d’énergie primaire du bâtiment.
Ce nouveau prêt, qui avait déjà été testé sans succès par le passé, cible les foyers qui n’arrivent pas à obtenir un crédit, du fait de leur âge ou leur situation financière (sous les plafonds de l’Anah). Afin d’inciter les banques à promouvoir ce dispositif plus risqué qu’un prêt classique, l’État apporte une garantie publique à hauteur de 75 % de la perte encourue. Cette garantie peut s’appliquer au bout de 20 ans à partir de la souscription.
Les aides aux travaux qui ne changent pas ou peu en 2022
Rassurez-vous, 2022 ne vient pas bouleverser l’ensemble des aides qui financent des travaux dans votre maison ou appartement.
- Prime énergie : cette aide versée dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie n’a pas subi de grands changements au 1er janvier 2022. Certains critères d’obtention ont évolué pour le Coup de pouce Rénovation globale. À partir du 1er mai, les montants devraient aussi diminuer pour les travaux d’isolation.
- TVA réduite à 5,5 % : aucune différence par rapport à 2021. La plupart des opérations d’économies d’énergie bénéficient d’une taxe avantageuse à 5,5 %.
Chèque énergie : un montant plus élevé ?
En 2021, le montant du chèque énergie variait de 48 à 277 euros. Réservé aux ménages modestes (5,8 millions de Français), cette aide parvient dans leur boîte aux lettres une fois par an pour régler des factures d’énergie. Mais le chèque peut aussi servir à payer un artisan pour un projet de rénovation.
Face à la montée des prix du gaz et de l’électricité, le gouvernement avait envoyé un chèque supplémentaire de 100 € en décembre 2021. Reste à savoir si le plafond de 277 € sera augmenté en 2022, toujours dans l’optique de contrer la hausse des tarifs réglementés. Cette évolution demeure incertaine, puisque l’État a gelé le prix du gaz et maintenu celui de l’électricité à + 4 %. Des décisions qui ont déjà coûté plusieurs milliards d’euros.
Des travaux pris en charge jusqu’à 90 % grâce aux aides
Le cumul des différentes primes et subventions nationales — prime énergie et MaPrimeRénov’ — peut couvrir jusqu’à 90 % du coût total des travaux, pour les ménages aux revenus très modestes. Cette prise en charge descend à 75 % pour les ménages modestes, 60 % pour les revenus intermédiaires et 40 % pour les revenus supérieurs.
Autrement dit, pour un projet de 10 000 €, le devis peut descendre à 1 000 € lorsque toutes les conditions sont réunies. Ce n’est pas tout : la somme restante peut être payée grâce à d’autres solutions comme les prêts évoqués précédemment, mais aussi les aides locales proposées par certaines associations ou collectivités (communes, départements ou régions). Ainsi, le manque de budget n’est plus un problème, et chacun peut vivre dans un logement décent et économe en énergie, en rénovant grâce à des professionnels compétents et expérimentés.