Si dans l’imaginaire collectif, une maison bois se cantonne souvent à un chalet, différents styles existent sur le marché. Pour satisfaire tous les goûts, les architectes, maîtres d’œuvre et constructeurs rivalisent d’imagination. L’architecture bois permet de varier les plaisirs !
La construction bois d’aujourd’hui est l’héritière de plusieurs techniques ancestrales, dont les techniques varient selon les pays. En France, elle est l’ancêtre des maisons à colombages, à bois longs ou à bois courts très présentes dans certaines régions comme le Grand-Est.
Aujourd’hui, la construction bois désigne toutes les techniques constructives utilisant du bois : ossature bois, système poteaux-poutres, panneaux massifs contrecollés ou contrecloués, colombage traditionnel et bois massif empilé (madriers).
Qu’est ce que la maison ossature bois (MOB) ?
Quel que soit le marché, les deux techniques constructives les plus utilisées sont l’ossature bois plateforme (84 % du marché global) et le système poteaux-poutres (8% sur le seul marché de la maison individuelle). Ces deux termes sont regroupés plus communément sous le terme générique MOB, signifiant maison ossature bois.
Véritable squelette de la maison, l’ossature plateforme est constituée de cadres formés de lisses basses et hautes, reliées par des pièces verticales appelées « montants ». Les lisses hautes supportent plancher et toiture. Les montants situés entre les lisses sont espacés d’environ 40 à 60 cm, et comblés par un matériau isolant projeté ou posé en simple ou double couche.
Une lame d’air peut être aménagée pour le passage des gaines et des tuyaux. Ces cadres constituent ainsi les parois verticales de la maison, étage par étage, avec une ossature en 145 mm de large pour 45 mm d’épaisseur (en moyenne).
Le système poteaux-poutres permet quant à lui de plus grandes portées. Il se compose d’une structure porteuse composée de poteaux verticaux et de poutres horizontales ou inclinées.
Disposés à intervalles réguliers, les poteaux et les poutres libèrent ainsi de grands volumes, ce qui permet une plus grande liberté architecturale notamment au niveau du dimensionnement des trémies et des baies. En effet, c’est la pose de la structure bois (poteaux, poutres, planchers) qui garantit la stabilité et le contreventement du bâtiment.
Du chalet à la maison d’architecte, en passant par l’extension, la maison bois offre de multiples architectures !
Une maison sans bois apparent
Contrairement à une idée reçue, une maison bois n’a pas forcément l’apparence du bois. En effet, c’est le choix du revêtement de façade qui donne l’apparence finale d’une maison. Or, le bardage bois pour une maison bois n’est pas du tout une obligation.
Le PLU, plan local d’urbanisme, détermine l’architecture d’un bâtiment neuf et son esthétique extérieure, afin de s’harmoniser avec les habitations existantes. Il est donc tout à fait possible et normal d’avoir une maison structurellement faite de bois, avec un enduit blanc en façade.
De nombreux produits existent sur le marché, permettant de varier les textures et les rendus : bois, enduits, ardoises, PVC, composite, zinc, métal…
Toutes les couleurs sont aussi possibles, dans la mesure où le PLU ne les interdisent pas. Pour trouver la maison bois qui vous correspond, le livre d’inspiration La Maison Bois – Un autre regard sur l’Architecture contemporaine vous donne de multiples exemples. Illustré de superbes photos, cet ouvrage propose 150 pages de reportages de maison bois contemporaines et authentiques aux systèmes constructifs variés.
Vous l’aurez compris, l’habit ne fait pas la maison bois ! À vous de jouer !
93 % des maisons en bois, construites en 2016, intègrent en effet un système constructif à ossature bois, selon la dernière enquête nationale sur la construction bois, publiée en 2017 par le Codifab et France Bois Forêt. « Le succès de l’ossature bois s’explique par l’absence de contraintes architecturales et stylistiques, tant dans la forme de ce système constructif que dans ses finitions », explique Christian Fanguin, ancien constructeur de maisons bois et directeur technique de Bois P.E. « De plus, c’est un système très économique, notamment parce que l’isolation est déjà intégrée, en amont, dans la structure ».
L’ossature plateforme
Derrière le terme de maison à ossature bois (MOB), se cachent deux typologies de construction : la construction plateforme (84 % du marché) et le système poteaux-poutres (9% du marché). Véritable squelette de la maison, l’ossature plateforme est constituée de cadres formés de lisses basses et hautes, reliées par des pièces verticales appelées « montants ».
Les lisses hautes supportent plancher et toiture. Les montants situés entre les lisses sont espacés d’environ 40 à 60 cm, et comblés par un matériau isolant projeté ou posé en simple ou double couche. Une lame d’air peut être aménagée pour le passage des gaines et des tuyaux.
Ces cadres constituent ainsi les parois verticales de la maison, étage par étage, avec une ossature en 145 mm de large pour 45 mm d’épaisseur (en moyenne). Le parement intérieur et le pare-vapeur constituent la face intérieure de l’ossature. Il est généralement réalisé avec des plaques de plâtre ou BA13, mais aussi avec des lambris bois ou des panneaux stratifiés décoratifs.
La technique de pose fait appel au clouage ou au vissage directement sur l’ossature ou sur des rails métalliques en cloisons. La partie extérieure de l’ossature reçoit un système de contreventement qui assure la rigidité de la structure et la stabilité de l’ouvrage. Le contreventement est l’ensemble des liens visant à empêcher toute déformation par poussée horizontale.
La méthode la plus utilisée consiste à utiliser des panneaux dérivés du bois de type contreplaqués CTB-X, lamelles de bois comprimé type OSB3 ou 4 ou panneaux en particules type CTB-H. La fixation des panneaux de contreventement sur les pièces de l’ossature, est réalisée à l’aide de pointes ou de vis galvanisées ou électrozinguées. Les panneaux de contreventement sont recouverts d’un pare-pluie pour protéger le bâti contre les intempéries et pour évacuer la vapeur d’eau.
La construction poteaux-poutres
Le système poteaux-poutres est adapté aux bâtiments de grandes dimensions. Il se compose d’une structure porteuse composée de poteaux verticaux et de poutres horizontales ou inclinées.
Disposés à intervalles réguliers, les poteaux et les poutres libèrent ainsi de grands volumes, ce qui permet une plus grande liberté architecturale notamment au niveau du dimensionnement des trémies et des baies. En effet, c’est la pose de la structure bois (poteaux, poutres, planchers) qui garantit la stabilité et le contreventement du bâtiment. « Les poteaux supportent les poutres sur lesquelles sont posées des planchers.
De ce fait, les charges de l’ensemble du bâtiment peuvent être correctement supportées. Elles passent du plancher vers les poutres, puis dans les poteaux et sont portées par les fondations. Ce système offre une certaine souplesse architecturale, notamment pour agrandir la pièce ou encore créer un étage pour agrandir verticalement la maison », explique Emilien Perrin, dirigeant de l’entreprise Décobois (cf. reportage La Cabane de Taille).
Toutefois, le système est plus coûteux car les assemblages de bois (rabotés, séchés, collés) sont plus chers. De plus, lorsque la charpente est laissée apparente – ce qui fait tout l’intérêt esthétique du système – des éléments de remplissage (maçonnerie, panneaux ossature bois, panneaux vitrés) augmentent le coût final. « En moyenne, on estime le système poteaux-poutres 20 % plus cher par rapport à une ossature plateforme », chiffre Christian Fanguin.