Perdre jusqu’à 10% de votre énergie de chauffage sans même vous en apercevoir ? L’idée ne vous plaît sans doute pas, pourtant il y a des chances pour que votre bâtiment souffre de ce problème. Les coupables sont tous désignés : les ponts thermiques. Ces fuites de chaleur sont le fléau des maisons actuelles et doivent être résolues impérativement. Vous souhaitez en savoir plus, voici notre dossier ponts thermiques : définition, mise en perspective et solutions.
Qu’est-ce qu’un pont thermique : La définition
Avoir une bonne définition des ponts thermiques est très important, surtout si l’on n’est pas spécialiste de l’isolation. Les ponts thermiques ont une définition très simple : il s’agit d’éléments de la construction favorisant la fuite de chaleur (ou de fraîcheur) vers l’extérieur du bâtiment. Ce sont donc des points de défaut de l’isolation qui sont issus de différentes raisons.
Sachez que les ponts thermiques ne sont pas un défaut d’étanchéité à l’air et ne créent donc pas de courants d’air. C’est bien en raison de cette discrétion qu’ils sont difficiles à identifier.
Les ponts thermiques des menuiseries
Les anciennes menuiseries, par exemple les cadres de fenêtre en alu, étaient percluses de ponts thermiques. Les cadres des fenêtres étaient réalisés d’une de telle manière que l’alu formait une véritable autoroute thermique, on ne savait tout simplement pas comment éviter ces problèmes.
De nos jours, les cadres alu sont pourvus de rupteurs de ponts thermiques lors de leur assemblage. Ces petites pièces internes que personne ne voit jamais permettent de ne pas réduire à néant l’efficacité d’un double vitrage.
Il en va de même pour toutes les menuiseries faisant le lien entre l’extérieur de la maison et son intérieur.
Si vos menuiseries ont plus de 25 ans, elles ne sont sans doute pas pourvues de rupteurs de ponts thermiques, il faut donc envisager un remplacement stratégique.
Les ponts thermiques intégrés
Les ponts thermiques, par définition, sont des zones grâce auxquelles les calories voyagent librement : des zones où l’isolation n’intervient pas. La construction d’un bâtiment, si moderne soit-il, implique forcément la création de ces zones. On les trouve par exemple aux jointures entre les planchers et les murs.
Comment en effet placer de l’isolant entre un dalle de plancher intermédiaire et le mur porteur ?
Ces ponts thermiques sont qualifiés “d’intégrés”, car ils sont intégrés dans la construction même du bâtiment.
Pour y faire face, on dispose de plusieurs moyens. On peut utiliser des planelles isolantes, des rupteurs de ponts thermiques ou tout simplement une isolation par l’extérieur, des murs comme de la toiture.
Absence d’isolation : Gare aux ponts thermiques
Les zones dépourvues d’isolant sont de gigantesques ponts thermiques. Parfois, ces zones ne sautent pas à l’esprit des particuliers, mais pour un technicien à l’œil averti, elles sont bien visibles.
Imaginiez-vous par exemple qu’un ancien conduit de cheminée, qui n’existe que dans les murs, peut être un pont thermique ? De la même manière, ces anciennes conduites en métal qui ne sont plus utilisées, mais qui sont toujours présentes dans la maçonnerie sont des ponts thermiques.
Les zones sans isolant deviennent de facto des ponts thermiques par définition, elles doivent être localisées et traitées.
Quels sont les problèmes liés aux ponts thermiques
Plus une maison est moderne est bien isolée, plus les ponts thermiques posent de problèmes. Dans les maisons anciennes, l’isolation était négligeable, du coup les ponts thermiques ne se remarquaient même pas. De nos jours, avec les normes modernes, les maisons sont très bien isolées, aussi le moindre défaut se voit très nettement.
Si vous soupçonnez un défaut d’isolation, il faudra probablement vous tourner vers les ponts thermiques.
Gare à la hausse de la facture énergie
Le premier symptôme de ponts thermiques problématiques est une température de confort erratique. En effet, les ponts thermiques laissent partir la chaleur, on a plus froid, en conséquence de quoi on augmente le chauffage.
Cette augmentation de la consommation d’énergie se traduit inévitablement par une hausse de la facture, pouvant aller jusqu’à 10%.
Si votre isolation est récente, que vos fenêtres sont en bon état, mais que vous augmentez le chauffage régulièrement, le coupable sera sûrement un pont thermique.
Présence d’humidité ou de condensation
On remarque souvent la présence d’humidité ou de condensation. Ces symptômes figurent toujours dans les définitions des ponts thermiques. On peut donc tenir leur présence pour un indicateur sérieux.
L’humidité et la condensation entraînent souvent l’apparition de moisissures et de traces noirâtres sur les murs. Ces dégâts sont à traiter impérativement, car ils peuvent causer de graves allergies et maladies.
Comment identifier la localisation d’un pont thermique ?
Identifier la présence d’un pont thermique est parfois simple, en revanche situer le pont thermique avec précision est toujours complexe.
Ces défauts d’isolation arrivent souvent en groupe et peuvent être profondément ancrés dans la structure du bâtiment.
Pour identifier correctement le problème et préparer une riposte appropriée, on conseille de faire appel à un technicien spécialisé dans l’isolation.
L’inspection visuelle pour commencer
Dans les cas très sévères, une inspection de la construction permet de déceler les ponts thermiques. La présence de moisissures, un assemblage ouvertement défectueux, autant d’éléments qu’un professionnel expérimenté peut pointer rapidement.
On peut également repérer des ponts thermiques en touchant des parties de la structure, en cas de défaut on notera des zones anormalement froides.
Pourtant, ce n’est souvent pas suffisant, surtout dans les constructions complexes.
Utiliser la technologie pour repérer les ponts thermiques
Pour les cas plus délicats, il convient de faire réaliser une inspection approfondie. Le spécialiste utilise généralement une caméra thermique, ou parfois un logiciel 3D.
Ce diagnostic est généralement accompagné de recommandations pour améliorer la situation.
Quels moyens pour lutter contre les ponts thermiques ?
On peut apporter des solutions à la présence de ponts thermiques, dont la complexité dépendra du type de pont thermique.
Privilégier l’isolation par l’extérieur
Le meilleur moyen de lutter contre un bâtiment souffrant de multiples ponts thermiques est l’isolation par l’extérieur.
Ce type d’isolation permet d’envelopper la maison dans un cocon isolant. Pour être cohérente, cette isolation par l’extérieur devra être appliquée sur les murs, mais également sur la toiture.
Cette technique, si elle est la meilleure, est très onéreuse et doit elle-même éviter la création de nouveaux ponts thermiques. C’est pour cette raison que l’on utilise des rupteurs de ponts thermiques lors de la pose d’un bardage.
Suivre les normes à la lettre
En construction, la meilleure manière d’éviter l’apparition de ponts thermiques est de suivre à la lettre les normes d’isolation.
La norme RT2012 est très précise à ce sujet et si on réalise la construction de la bonne manière, ces défauts seront généralement évités.
On préconise l’utilisation de planelles pour réduire les ponts thermique à la jointure des planchers hauts, intermédiaires et bas.
On prend aussi généralement la précaution de couler une dalle de plancher bas flottant sur une épaisseur d’isolant.
Dans certains cas où un élément créera certainement un pont thermique, on s’efforce d’enrober la zone d’isolant.