On en entend parler au fur et à mesure que les normes d’isolation se renforcent : l’infiltrométrie est désormais courante dans le bâtiment. Si vous faites construire ou si vous rénovez en suivant les normes d’isolation les plus draconiennes, vous avez certainement rencontré ce terme. Pour vous aider à mieux comprendre de quoi il s’agit, vérifier son utilité et mettre un prix sur l’intervention, nous vous proposons un gros plan sur le test d’infiltrométrie.
Le test d’infiltrométrie : Qu’est-ce que c’est ?
Gare aux confusions, le test d’infiltrométrie n’est absolument pas un test pour déterminer ou rechercher d’éventuelles infiltrations d’eau. On parle d’infiltrométrie pour désigner la mesure de l’étanchéité à l’air d’un bâtiment.
Avec le renforcement de l’isolation, les maisons sont de plus en plus étanches à tel point que pour satisfaire à certains labels, certaines maisons doivent être entièrement étanches à l’air. Les maisons BBC (Bâtiment Basse Consommation) sont par exemple soumises à un test d’infiltrométrie qui sanctionne le label ou indique les améliorations à apporter. On appelle parfois ce test, un test de porte soufflante.
Grâce au test d’infiltrométrie, on parvient à détecter d’éventuelles fuites d’air qui peuvent nuire à l’isolation du logement.
Pourquoi faire réaliser un test d’infiltrométrie ?
Toutes les maisons ne doivent heureusement pas se plier au test d’infiltrométrie. On réserve généralement cette opération à des bâtiments très modernes, ou à des constructions souffrant de courants d’air chroniques que l’on peine à identifier.
Un test d’infiltrométrie après chantier permet d’obtenir une certification officielle et normée précisant le niveau de perméabilité à l’air du bâtiment.
Dans ce cadre, le test doit être effectué par un technicien certifié Qualibat (qualification 8711).
Pour satisfaire à la norme RT2012
Pour les bâtiments en construction, la norme RT2012 n’est pas qu’une simple indication, il s’agit vraiment d’une attestation officielle. Pour qu’un propriétaire obtienne une attestation RT2012, il doit impérativement effectuer un test d’infiltrométrie à la réception du bâtiment. Sans cette attestation, le bâtiment n’est tout simplement pas reconnu comme satisfaisant à la norme RT2012. Les résultats du test d’infiltrométrie doivent d’ailleurs figurer dans la DAACT (Déclaration Attestant l’Achèvement et la Conformité) déposée dans la mairie du lieu de construction.
La norme RE2020 qui va remplacer sous peu la RT2012 obligera de la même manière à la conduite d’un test d’infiltrométrie. Cependant, les niveaux autorisés et la précision du test seront grandement renforcés pour cette nouvelle norme.
Pour obtenir un label BBC ou HPE
Les labels BBC et HPE (Haute Performance Énergétique) impliquent obligatoirement la tenue d’un test d’infiltrométrie. On peut réaliser ce dernier en milieu de chantier pour vérifier que la construction se déroule de la bonne manière, et on doit réaliser un test final à la réception du bâtiment.
Le cas échéant, le bâtiment devra être retouché pour réduire la perméabilité à l’air.
Notons que cette étanchéité à l’air très élevée rend obligatoire la présence d’une VMC performante (obturée lors du test) afin de ventiler le logement de manière adéquate.
Comment se déroule un test d’infiltrométrie ?
“Porte soufflante”, le surnom du test d’infiltrométrie donne des indications sur son déroulement. Il s’agit en effet d’installer une bâche hermétique munie d’un ventilateur dans le cadre de la porte d’entrée. Pourquoi un tel dispositif ?
Pour mesurer son étanchéité à l’air de manière efficace, il faut mettre le bâtiment sous pression (ou dépression). On commence par fermer toutes les ouvertures vers l’extérieur et par ouvrir les portes intérieures. On obture ensuite toutes les bouches d’aérations, VMC, aérations de salle de bain ou aérateurs de fenêtres.
Une fois ces précautions prises, on installe la bâche soufflante dans le cadre de la porte. Le ventilateur injecte (ou éjecte) alors de l’air, créant une différence de pression avec l’air extérieur. Des capteurs reliés à un ordinateur prennent des mesures de pression en temps réel à l’intérieur et à l’extérieur. On doit conserver une pression intérieure stable durant plusieurs minutes pour prendre des mesures pertinentes.
Le technicien mesure ensuite la progression de la pression avec le ventilateur éteint durant au moins 30 secondes. Ceci indique à quelle vitesse la pression intérieure atteint le niveau de la pression extérieure.
Si des fuites sont suspectées, le technicien peut se mettre à leur recherche. Afin de trouver les fuites d’air, le technicien dispose de 4 techniques :
- L’utilisation d’un anémomètre qui mesure les courants d’air.
- Le recours à de la fumée artificielle qui va suivre la fuite d’air.
- La détection à l’aide d’une caméra thermique capable de détecter les anomalies aérauliques.
- L’inspection visuelle, qui demande une très grande expérience.
Une fois le test terminé, le technicien rédige un rapport et donne généralement des conseils au propriétaire pour améliorer la situation.
Quel prix pour un test d’infiltrométrie ?
Les tests d’infiltrométrie représentent un coût non négligeable. Les prix constatés dépendent de la minutie du test, de la taille du logement et également de l’entreprise qui le réalise.
Dans l’ensemble on peut estimer que le prix d’un test d’infiltrométrie se décompose de cette manière :
- De 400€ à 800€ pour un test de type compatibilité RT2012.
- De 800€ à 1 000€ pour un test d’étanchéité complet (avec recherches de fuites).
- De 1 000€ à 1 800€ pour une étude thermique avec attestation RT2012 à la clé.