Raccordement des panneaux solaires en France : Guide complet

Rédigé par

Julie Toussaint

Mis à jour le 27 mars 2025

Selon l’ADEME et l’Observatoire Français de la Transition Énergétique d’Enedis, en France en 2024, plus de 677 000 foyers sont équipés de panneaux photovoltaïques.
Installer des panneaux solaires chez soi permet de réduire sa facture d’énergie en produisant tout ou partie de l’électricité qui alimente les équipements de sa maison. En raccordant ses panneaux au réseau de distribution électrique, il est également possible de revendre le surplus (voire la totalité) de la production d’électricité à EDF (principal fournisseur d'électricité de France), pour générer un revenu supplémentaire.

Découvrez dans cet article pourquoi, comment raccorder ses panneaux photovoltaïques au réseau électrique, les réglementations et la rentabilité d’une telle démarche.

Avant de se lancer dans un projet panneaux solaires, il faut réaliser une étude photovoltaïque afin de bien dimensionner l’installation, en fonction de différents facteurs : emplacement, orientation, inclinaison, consommation du foyer, production potentielle, … S’il est techniquement possible d’installer ses panneaux soi-même, il faudra faire appel à un professionnel pour bénéficier des aides financières et pouvoir raccorder les panneaux au réseau électrique.
Pour tirer pleinement parti de ses panneaux solaires, il est possible de revendre le surplus d’électricité produit (voire l’intégralité de la production), à EDF. Il faudra pour cela raccorder ses panneaux solaires au réseau de distribution électrique, en respectant les obligations de déclaration et normes de conformité en vigueur.
Raccorder ses panneaux solaires permet, outre les économies réalisées avec l’autoconsommation, de revendre tout ou partie de la production.
En moyenne, le retour sur investissement des panneaux solaires intervient entre 7 et 11 ans après leur installation.

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Pourquoi faire le raccordement de ses panneaux solaires ?

Raccorder ses panneaux solaires au réseau de distribution permet d’optimiser l’utilisation de l’énergie produite. Le surplus (ou la totalité de la production) sera ainsi injecté dans le réseau. Pour le propriétaire, utiliser la production solaire pour alimenter les équipements de sa maison permet de réduire significativement ses factures d’électricité. En raccordant ses panneaux solaires au réseau, il pourra en outre revendre tout ou partie de sa production à un fournisseur d’énergie, et donc bénéficier d’un revenu complémentaire.

Lorsque l’on fait le choix de l’installation de panneaux solaires chez soi, 3 options sont possibles :

Autoconsommation totale : Lorsque le propriétaire ne souhaite pas raccorder son installation solaire au réseau électrique et réinjecter le surplus de sa production dans le réseau.
Dans ce cas, il faudra signer une Convention d’Autoconsommation sans Injection (CACSI) auprès du gestionnaire du réseau électrique (généralement Enedis) pour ses panneaux solaires autonomes.
Autoconsommation avec vente du surplus : L’électricité générée par les panneaux sera d’abord utilisée pour alimenter les équipements de la maison. Le surplus sera ensuite revendu par le propriétaire à un opérateur agréé et injecté dans le réseau grâce au raccordement.
Dans ce cas, il faudra signer un Contrat d’Accès et d’Exploitation ou Contrat de Raccordement d’Accès et d’Exploitation (CAE ou CRAE).
Vente totale : Le propriétaire ne souhaite pas alimenter les équipements de son habitation grâce à l’énergie solaire. Il peut ainsi vendre l’intégralité de l’énergie produite et bénéficier d’un complément de revenu intéressant.
Dans ce cas, il faudra signer un Contrat Unique en Injection (CU-I).

A noter : Si une installation de panneaux solaires sur toiture n’est pas réalisable, il est possible d’installer ses panneaux solaires sur le sol.
Cependant, ce type de pose ne permet pas de bénéficier des différentes aides de l’Etat, ni de revendre le surplus d’énergie produite à EDF.

Raccordement des panneaux solaires : Réglementation, impôts et institutions

Urbanisme et impôts sur les panneaux solaires

Lorsqu’on souhaite bénéficier d’une installation solaire chez soi pour alimenter ses propres équipements, aucune autorisation ou déclaration n’est nécessaire, à partir du moment où la puissance de l’installation est inférieure à 3kWc et qu’elle est située à moins d’1,80m de hauteur.

Dans le cas contraire, une autorisation d’urbanisme sera nécessaire dans les cas suivants (hors zones protégées et présence d’un PLU) :

Puissance inférieure à 3kW et hauteur supérieure à 1,80m : Déclaration préalable de travaux obligatoire.
Puissance située entre 3kW et 3000kW : Déclaration préalable de travaux obligatoire
Puissance supérieure ou égale à 3000kW : Permis de construire obligatoire

Les panneaux solaires peuvent être soumis à imposition, et doivent donc être déclarés (A noter : Ces informations ne s’appliquent qu’aux particuliers, et non aux entreprises) :

La pose d’ombrières photovoltaïques ou de panneaux solaires au sol est soumise à la taxe d’aménagement (valeur forfaitaire : 10€/m2). Les panneaux installés en toiture ne sont pas concernés.
L’installation de panneaux solaires en toiture est exonérée de taxe foncière, contrairement aux installations au sol.
Les installations de puissance inférieure à 3kWc sont exonérées d’impôts sur le revenu (il est toutefois obligatoire de les déclarer).

Raccordement des panneaux solaires : Qui sont les institutions concernées ?

Le propriétaire qui souhaite raccorder son installation aura affaire à plusieurs organismes :

Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité : Enedis pour 95% du territoire français.
Le Comité National pour la Sécurité des Usagers de l'Électricité (Consuel), qui atteste de la conformité de l’installation photovoltaïque aux normes de sécurité en vigueur.
Le fournisseur d’énergie, généralement EDF, qui achètera l'électricité via son organisme EDF OA (Obligation d’Achat).
La mairie, auprès de qui le particulier déposera sa déclaration de travaux ou sa demande de permis de construire.

Pourquoi faire appel à un professionnel pour installer mes panneaux solaires ?

S’il est techniquement possible d’installer soi-même ses panneaux solaires, il est vivement recommandé de faire appel à un professionnel RGE, pour plusieurs raisons :

S’assurer que l’installation sera correctement réalisée, conformément aux normes en vigueur et en toute sécurité
Bénéficier d’un accompagnement pour les démarches administratives (autorisations d’urbanisme, demande et obtention du Consuel, ou encore demande de raccordement auprès d’Enedis)
Accéder aux aides financières comme la prime à l’autoconsommation, l’Eco-Prêt à Taux 0 ou encore la TVA à taux réduit
Pouvoir revendre tout ou partie de l’électricité produite, en signant un contrat de revente avec EDF OA (Obligation d’Achat)

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Quand n’est-il pas nécessaire de raccorder ses panneaux solaires ?

Lorsque l’installation est destinée à une autoconsommation totale, il n’est ni obligatoire ni nécessaire de raccorder ses panneaux solaires. La production sera consommée par les équipements du foyer ou stockée dans des batteries pour être utilisée par la suite.
Le raccordement des panneaux solaires interviendra uniquement en cas de vente du surplus ou de vente totale.

A noter cependant : En cas d’autoconsommation totale, l’énergie non utilisée sera perdue. La rentabilité de l’installation sera donc affectée.

Ne pas raccorder ses panneaux solaires ne dispense pas des obligations de déclaration, de conformité et d’imposition. Comme évoqué précédemment, certaines installations sont soumises à déclaration préalable de travaux, et peuvent être imposables (au titre de l'impôt sur le revenu, la taxe foncière, ou encore la taxe d’aménagement).
De plus, selon l’article L315-7 du Code de l’Énergie, toute installation de production d’électricité (y compris les kits de panneaux solaires plug & play) doit être déclarée auprès du gestionnaire du réseau (Enedis) avant sa mise en service, qu’elle injecte de l’énergie dans le réseau ou non.

En outre, en cas d’autoconsommation totale, il faudra signer une CACSI (Convention d’Autoconsommation Sans Injection) auprès d’Enedis. Celle-ci est en effet obligatoire à partir du moment où l’installation dispose d’une batterie de stockage pour panneaux solaires.

Comment raccorder ses panneaux solaires étape par étape ?

Dans tous les cas, faire appel à un professionnel pour l’installation de ses panneaux solaires, permet de s’assurer que l’installation sera conforme et bénéficier des différentes aides disponibles.

Avant de procéder à l’installation des panneaux solaires, il faudra obtenir l’autorisation d’urbanisme nécessaire auprès de la mairie. En cas d’installation sur un bâtiment existant, il faudra déposer une déclaration de travaux, et demander un permis de construire pour une installation sur un bâtiment en construction.
Envoyer une demande de raccordement à Enedis. Il faudra indiquer à ce moment-là si l’on souhaite vendre le surplus ou la totalité de la production.
Enedis enverra ensuite une proposition de raccordement (PDR), un Contrat de Raccordement, d’Accès au Réseau et d’Exploitation (CRAE), et éventuellement un devis listant les travaux à réaliser pour le raccordement.
Réaliser les travaux si nécessaire. Ceux-ci sont la plupart du temps pris en charge par le gestionnaire. Certains travaux peuvent incomber au propriétaire, en particulier dans le cas de la vente totale.
Mettre en service l’installation. Une fois les travaux de raccordement terminés, il faudra obtenir le certificat de conformité de la part du Consuel, qui garantit que l’installation est conforme aux réglementations. Ce certificat sera à transmettre au gestionnaire du réseau, qui pourra ensuite procéder à la mise en service.

Raccorder ses panneaux solaires : Quelle rentabilité ?

En moyenne, une installation de panneaux solaires correctement dimensionnée est amortie entre 7 et 11 ans après son installation, avec un taux de rentabilité entre 9 et 15% chaque année durant 30 ans (soit la durée de vie moyenne d’un module).
Avec l’augmentation des tarifs de l’électricité, la rentabilité sera de fait plus importante.
Dans tous les cas, une étude de rentabilité permettra de mesurer l’efficacité que l’on peut attendre du projet, mais aussi sa faisabilité. Il faudra donc prendre en compte :

L’investissement initial (matériel, pose, …)
Les frais d’utilisation, d’entretien et de maintenance de l’installation
Les aides et subventions auxquelles on est éligible, ainsi que les conditions de revente

Raccordement des panneaux solaires : Les aides disponibles
Pour inciter les propriétaires à installer des panneaux solaires chez eux, l’Etat et les acteurs de la distribution d’électricité proposent différentes aides et subventions :

Prime à l’autoconsommation avec revente du surplus : Montant calculé en fonction de l’installation : Jusqu’à 220€/kWc pour les installations jusqu’à 3kWc.
TVA à taux réduit (selon puissance de l’installation).
Eco-Prêt à Taux 0.
Aides locales et aides de l’ANAH (selon emplacement du projet et revenus du foyer).

Exemple d’une installation en autoconsommation avec vente du surplus (données théoriques, qui s’appliqueront à un projet précis et pourront varier selon de nombreux paramètres) :

Estimation de la production d’électricité :
Maison de 100m2, avec un pan de toit (soit 50m2) orienté plein sud, et incliné à 30°.
Consommation du foyer : 7600kWh par an, le surplus sera revendu à EDF.
Installation de 20 panneaux solaires, pour une puissance de 7,5kWc, avec un prix total de 15 000€ (tout compris : fourniture, pose, raccordement, …).
Production des panneaux : Environ 8 500kWh/an. Une grande partie de l’énergie produite sera autoconsommée (60 à 80%).
Estimation de l’autoconsommation et du surplus
Pour un taux d’autoconsommation de 70%, 5 950kWh seront consommés, et 2 550kWh seront revendus à EDF.
Calcul des économies et revenus générés
Économies réalisées sur la facture d’électricité : 1 200€ (pour un prix de l’électricité au Tarif Réglementé EDF Base, 0,2016€/kWh en février 2025)
Revenus de la vente du surplus : 324€/an (pour un tarif de vente du surplus à 0,1269/kWh en janvier 2025)
Aides financières : Prime à l’autoconsommation de 1200€.
Calcul du retour sur investissement :
Coût total de l’installation : 15 000€, soit 13 800€ une fois les aides déduites
Gains annuels : 1355€ (économies) + 324€ (vente) = 1 679€

Sur cette estimation, l’installation des panneaux solaires raccordés au réseau électrique pourrait théoriquement être rentabilisée en 8 ans environ.

A noter : Le taux d’autoconsommation réel peut varier, influençant la rentabilité. Le calcul ne prend pas en compte les frais d’entretien et de maintenance, qui pourront légèrement réduire la rentabilité.

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FAQ

Afin de raccorder un panneau solaire au réseau, il faudra obtenir l’autorisation d’urbanisme à la mairie, puis envoyer une demande de raccordement à Enedis. Une proposition de raccordement sera ensuite envoyée, avec un devis pour les travaux nécessaires. Une fois les travaux réalisés, il faudra obtenir le certificat de conformité Consuel avant de pouvoir mettre en service l’installation.

Produire son électricité soi-même pour sa propre consommation est tout à fait possible. Il est toutefois conseillé de raccorder son installation au réseau électrique, afin de pouvoir revendre le surplus d’énergie produite à EDF, pour générer un revenu supplémentaire.

La plupart des installations de panneaux solaires nécessitent une autorisation d’urbanisme. Une installation de moins de 3kW et avec une hauteur inférieure à 1,80m est dispensée de formalité. Au-delà, il faudra déposer une déclaration de travaux en mairie ou demander un permis de construire, selon le projet.

S’il est techniquement possible d’installer soi même ses panneaux solaires, faire appel à un professionnel permet de s’assurer de la conformité de l’installation, de bénéficier des aides et subventions (primes à l’autoconsommation), et de revendre le surplus (voire la totalité) de la production d’énergie.

Julie Toussaint

Rédactrice spécialisée piscine, spas et rénovation

Julie est rédactrice web depuis 2016, elle a rédigé de nombreux articles, principalement sur le thème de la piscine, aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels. Elle alimente quotidiennement le fil d’actualités pro de Guide-Piscine.fr, avec des infos sur le secteur, les nouveautés, innovations, salons, mais aussi des interviews, au contact direct avec les acteurs du marché. Elle a fait ses études dans la communication et le web avant de rejoindre l’équipe de Guide-Piscine. Très curieuse, elle aime comprendre dans les moindres détails le fonctionnement des éléments qu’elle présente avant d’essayer de les expliquer.