Installation d’une pompe à chaleur : Guide pratique

Comme de nombreux français, vous réfléchissez à faire installer une pompe à chaleur (PAC) pour améliorer l'efficacité énergétique de votre logement, améliorer votre empreinte carbone mais surtout faire des économies. Six millions de français ont déjà sauté le pas mais plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour garantir le rendement optimal de votre pompe à chaleur.
Cet article vous présente les éléments essentiels à étudier avant l'installation d'une PAC, les démarches administratives à suivre, ainsi que les aspects pratiques de l'installation et de l'intégration de cette technologie.
- Pré-requis techniques : Évaluez l'isolation, la compatibilité avec le système de chauffage, et les spécificités de la construction pour maximiser l'efficacité de la PAC.
- Démarches administratives : Une déclaration préalable de travaux est nécessaire, surtout pour les PAC géothermiques. Faites appel à un professionnel certifié RGE pour garantir la conformité de l’installation et pour pouvoir bénéficier d'aides financières.
- Installation et intégration : L'installation comprend plusieurs étapes, comme l'évaluation des besoins et le choix de l'emplacement de l'unité extérieure, tout en envisageant des travaux annexes pour optimiser le fonctionnement de la PAC.
Pré-requis pour installer une pompe à chaleur
Avant de vous lancer dans un projet d’installation de pompe à chaleur (PAC), plusieurs éléments doivent être étudiés en détail pour garantir un rendement optimal et un bon retour sur investissement. Voici les principaux points à prendre en compte :
- Niveau d’isolation : Pour maximiser l’efficacité de la PAC, la maison doit être bien isolée. Une bonne isolation réduit les déperditions de chaleur et permet à la PAC de consommer moins d’énergie. Si votre logement est mal isolé, envisagez d’améliorer l’isolation avant d’installer une PAC. Il est recommandé d’effectuer un diagnostic énergétique (DPE) et/ou un audit énergétique.
- Système de chauffage actuel : Identifiez votre système de chauffage en place (radiateurs, plancher chauffant, etc.) pour vérifier sa compatibilité avec une PAC. La compatibilité avec une PAC peut varier. Par exemple, les PAC sont souvent plus efficaces avec des systèmes à basse température, comme les planchers chauffants.
- Nature de la construction et localisation géographique : La région et la nature de la construction influencent le choix du type de PAC. Dans les climats plus froids, une PAC air-eau peut être combinée avec l'installation d'une chaudière d’appoint. Les PAC géothermiques, quant à elles, sont plus adaptées aux grandes propriétés avec accès au sol pour les capteurs.
- Espace nécessaire pour l’installation : Une PAC nécessite un espace extérieur pour l’unité d’échange (pour les modèles air-air ou air-eau) ou pour les capteurs souterrains (pour les modèles géothermiques). Assurez-vous d’avoir l’espace requis pour installer ces équipements sans gêner les espaces de vie.
- Budget : Le coût d’une PAC peut varier considérablement en fonction du modèle, de la puissance, et des travaux d’installation nécessaires. Prévoyez un budget en prenant en compte les aides et subventions possibles, comme MaPrimeRénov’, qui peuvent alléger le coût total de l’installation et le prix de votre rénovation énergétique.
Une étude approfondie de ces éléments par un professionnel qualifié permettra de déterminer le type de PAC le plus adapté à vos besoins et d'assurer une installation conforme, efficace et durable.
Démarches et réglementation pour l’installation d’une PAC
L’installation d’une pompe à chaleur (PAC) en France est soumise à plusieurs démarches administratives et réglementaires, principalement pour des raisons d’urbanisme et de respect de l’environnement. Voici les étapes essentielles à suivre :
- Déclaration préalable de travaux : Dans la plupart des cas, une déclaration préalable de travaux est nécessaire pour installer une PAC, surtout si l'unité extérieure modifie l'apparence de la façade de votre logement. Cette déclaration peut se faire en remplissant le formulaire Cerfa 13404*13, disponible en ligne ou auprès de votre mairie. Une fois le formulaire soumis, la mairie a un mois pour évaluer votre demande. En l’absence d’opposition, vous pouvez débuter les travaux.
- Considérations pour les PAC géothermiques : Si vous optez pour une PAC géothermique (qui puise la chaleur dans le sol), une déclaration spécifique est requise pour le forage, à soumettre via le téléservice de la Géothermie de Minime Importance (GMI) du Ministère de la Transition écologique.
- Respect des règles de voisinage : Le bruit potentiel des PAC, en particulier pour les modèles air-air et air-eau, impose de bien choisir leur emplacement. Le Code de la santé publique limite les nuisances sonores autorisées, ( écart maximum de 5 dB le jour, et de 3 dB la nuit) et un mauvais positionnement peut entraîner des litiges avec les voisins, voire des sanctions.
- Certification RGE et aide financière : Il est conseillé de faire installer la PAC par un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) pour bénéficier d’aides financières comme MaPrimeRénov’ ou l’éco-prêt à taux zéro. Cela assure également que l'installation est conforme aux normes en vigueur.
Ces démarches visent à garantir que l'installation respecte les normes de sécurité, d’esthétique urbaine et de confort sonore, tout en vous permettant de profiter des avantages fiscaux et d'un chauffage écologique.

Étapes d’installation d’une pompe à chaleur
Quel emplacement pour une pompe à chaleur ?
Pour choisir l'emplacement idéal d'une pompe à chaleur (PAC), plusieurs critères sont essentiels, en particulier pour l'unité extérieure, qui est l'élément le plus visible et sonore du système.
- Orientation : Il est conseillé de placer l'unité extérieure du côté le plus ensoleillé, généralement orientée au sud, pour capter plus efficacement les calories dans l'air. Évitez une orientation au nord, car cela pourrait exposer l'appareil aux vents dominants, diminuant son efficacité et augmentant l'usure due aux intempéries.
- Proximité et accès : Idéalement, l'unité extérieure doit être située près du module intérieur pour réduire les pertes de charge et optimiser le rendement global. Veillez à prévoir un accès facile pour la maintenance et les éventuelles réparations.
- Minimiser les nuisances sonores : Les pompes à chaleur génèrent du bruit en fonctionnement. Pour éviter les désagréments, placez l'unité extérieure loin des chambres et des espaces de repos, ainsi qu'à une certaine distance du voisinage (entre 3 et 5m). Si nécessaire, vous pouvez installer des protections acoustiques comme des écrans ou des supports anti-vibratiles pour réduire l'impact sonore.
- Esthétique et intégration : Intégrer la PAC dans le paysage peut être un défi. Vous pouvez utiliser des caches décoratifs ou végétaliser la zone autour de l'appareil avec des arbustes et des plantes grimpantes. Attention cependant à laisser de l'espace pour une bonne ventilation et l'entretien.
Ces considérations sont importantes pour garantir une efficacité maximale tout en minimisant les désagréments pour vous et votre voisinage. Pour plus de détails sur l'installation, vous pouvez consulter les ressources dédiées sur la réglementation et les conseils pratiques pour les PAC.
Etapes de pose d'une PAC
La pose d'une pompe à chaleur (PAC) suit plusieurs étapes essentielles, de la livraison à la mise en service, pour garantir un fonctionnement optimal et sécurisé.
- Préparation et évaluation : Avant l'installation, un technicien réalise une évaluation des besoins énergétiques et vérifie la compatibilité du logement avec la PAC sélectionnée. Cette étape est cruciale pour dimensionner correctement l'appareil et optimiser ses performances.
- Livraison et préparation du site : Une fois la PAC livrée, le site est préparé. Cela peut inclure le dégagement de l’espace nécessaire pour l'unité extérieure, la pose de supports, et l'installation d'une alimentation électrique dédiée. Ces préparatifs garantissent que le système sera bien positionné et protégé des intempéries.
- Installation de l'unité intérieure : L’unité intérieure, souvent installée dans des pièces non chauffées comme un sous-sol ou un garage, est fixée et raccordée au système de distribution de chaleur (radiateurs, plancher chauffant, etc.). Les systèmes géothermiques ou air-eau peuvent nécessiter un ballon d'eau chaude relié aux sanitaires pour la production d'eau chaude domestique.
- Installation de l'unité extérieure : L'unité extérieure est fixée sur une base stable pour éviter les vibrations. Elle est ensuite raccordée aux conduites frigorifiques et au réseau électrique. Les liaisons entre les unités intérieure et extérieure doivent être conformes aux recommandations du fabricant pour une efficacité optimale.
- Mise en service : Le technicien procède à une mise en service en vérifiant l’étanchéité, les raccordements, et en ajustant les réglages. Des tests de performance sont effectués pour s'assurer que la PAC fonctionne en mode chauffage et refroidissement.
- Formation et nettoyage du site : Enfin, le technicien forme les utilisateurs sur l’utilisation et l’entretien de la PAC, puis procède au nettoyage du site pour laisser un espace propre et ordonné.
En suivant ces étapes, l’installation de la PAC prend en moyenne de deux à trois jours, en fonction de la complexité du système et des conditions spécifiques du site.
Installation d'une PAC : durée des travaux
La durée d’installation d’une pompe à chaleur (PAC) dépend de plusieurs facteurs, notamment le type de PAC, la complexité des travaux, les conditions du terrain, et le système de chauffage existant. Voici un aperçu des durées moyennes pour différents types de PAC :
- Pompe à chaleur aérothermique (air-air ou air-eau) : Ce type de PAC est le plus rapide à installer, car il ne nécessite pas de forage ou d’excavation. En général, les travaux durent entre 1 et 4 jours pour une PAC air-air et entre 3 et 4 jours pour une PAC air-eau, qui doit être raccordée au système de chauffage central de la maison.
- Pompe à chaleur géothermique (eau-eau ou sol-sol) : La durée de pose est plus longue pour une PAC géothermique, car elle requiert des travaux de forage pour capter la chaleur du sous-sol. Pour une PAC eau-eau, la pose prend généralement entre 5 et 7 jours. Si une installation avec capteurs horizontaux (PAC sol-sol) est envisagée, les travaux peuvent durer de 1 à 2 semaines, en raison de la surface et de la profondeur d’excavation nécessaires.
Des éléments comme les imprévus techniques, des retards de livraison, ou encore la nécessité de modifier des installations existantes peuvent également prolonger la durée des travaux. Il est conseillé de prévoir une marge pour éviter les désagréments, surtout si l’intervention implique une modification importante de vos infrastructures.
Travaux annexes
L'installation d'une pompe à chaleur (PAC) peut nécessiter certains travaux supplémentaires pour optimiser son fonctionnement et son intégration dans le logement. Voici les principaux types de travaux facultatifs que l'on peut envisager :
- Mise à niveau du réseau de chauffage : Dans le cas d'une PAC air/eau, il est parfois nécessaire de remplacer des radiateurs trop anciens ou peu compatibles avec le système à basse température. Le désembouage du circuit existant peut aussi améliorer l'efficacité de la PAC, en nettoyant les tuyaux et radiateurs de dépôts pour faciliter la circulation de la chaleur.
- Pose de planchers chauffants : Pour une distribution de chaleur homogène, certains optent pour des planchers chauffants basse température, bien adaptés aux PAC. Ce type de travaux est plus invasif et souvent envisagé lors de rénovations importantes.
- Amélioration de l’isolation : Même si ce n’est pas directement lié à la PAC, renforcer l’isolation thermique de la maison permet de réduire les besoins énergétiques et d’augmenter la performance de la PAC. Cela peut inclure l’isolation des combles, des murs ou des sols, et peut donner droit à des aides financières pour travaux de rénovation énergétique.
- Installation d’un cache ou d’une clôture : Afin de limiter le bruit et d’améliorer l’esthétique, il est possible d’ajouter un cache pour l’unité extérieure de la PAC. Ce cache doit cependant être conçu pour laisser circuler l’air sans entrave afin de ne pas altérer les performances de l'appareil.
- Optimisation du système de commande : Pour plus de confort et de contrôle, certains propriétaires ajoutent des thermostats intelligents ou des systèmes de gestion à distance. Ces options permettent de programmer la température selon les besoins et de surveiller la consommation d'énergie.
Ces travaux annexes ne sont pas tous obligatoires, mais ils contribuent à maximiser les performances et la durabilité de la pompe à chaleur en fonction des particularités de chaque installation.
Quels sont les radiateurs compatibles avec une PAC ?
Les pompes à chaleur (PAC), en particulier les modèles air-eau, peuvent fonctionner avec différents types de radiateurs, mais il est essentiel de bien évaluer leur compatibilité pour garantir une efficacité optimale.
- Radiateurs à basse température : Les PAC air-eau basse température sont les plus adaptées aux radiateurs à basse température, car elles fournissent de l'eau chauffée entre 35 et 45°C. Ces radiateurs, conçus pour chauffer à des températures relativement basses, sont idéaux pour maximiser l'efficacité de la PAC et réduire la consommation énergétique. Les planchers chauffants sont également compatibles et très efficaces avec les PAC.
- Radiateurs en fonte et anciens systèmes : Si votre installation comprend des radiateurs en fonte ou d'anciens radiateurs haute température, une PAC haute température est souvent recommandée, car elle peut chauffer l'eau jusqu'à 65-70°C, ce qui est suffisant pour alimenter ces émetteurs sans perte de confort thermique. Bien que ce type de PAC soit moins efficace que les modèles basse température, il permet de conserver l’installation existante sans remplacer les radiateurs.
- Adaptations possibles : Dans certains cas, l’ajout d’un ballon tampon peut être utile pour stabiliser la température de l’eau dans le réseau et répartir la chaleur plus uniformément, surtout si la maison comporte des zones à chauffer à différentes températures.
- Les radiateurs électriques: Ces derniers sont incompatibles avec une PAC, car ils ne fonctionnent pas avec un système hydraulique comme les PAC air-eau ou géothermiques. Si votre logement est équipé de radiateurs électriques, une seule solution s’offre a vous: les travaux. L’installation d’une PAC et de nouveaux radiateurs peuvent s’inscrire dans un projet d’amélioration des performances énergétiques de votre foyer, vous donnant droit à des aides.
Une pompe à chaleur permet également l'installation d'une climatisation chez soi.
En résumé, si vous avez des radiateurs à eau récents et adaptés à la basse température, une PAC basse température est idéale. Pour des radiateurs en fonte ou des modèles anciens, il est préférable de consulter un professionnel pour évaluer si une PAC haute température serait plus adaptée, ou si une réadaptation de l’installation est nécessaire pour améliorer l'efficacité.
FAQ
Quelles sont les conditions pour installer une pompe à chaleur ?
Pour installer une pompe à chaleur, il est essentiel de disposer d’une isolation efficace, car elle fonctionne mieux dans un bâtiment bien isolé. Le type de système de chauffage actuel et la compatibilité des émetteurs (comme les radiateurs) sont également importants. Un espace suffisant pour l’unité extérieure, éloigné des zones sensibles au bruit, est recommandé.
Quelle distance de voisinage pour une pompe à chaleur ?
Pour installer une pompe à chaleur, il est généralement recommandé de respecter une distance minimale d’environ 3 à 5 mètres des propriétés voisines. Cela permet de réduire les nuisances sonores et de respecter les réglementations locales. Il est également conseillé de vérifier les règles d’urbanisme de votre commune, qui peuvent imposer des distances spécifiques.
Est-ce que ça vaut le coup de mettre une pompe à chaleur ?
Investir dans une pompe à chaleur peut être avantageux sur le long terme grâce à ses économies d’énergie et à sa capacité à réduire les factures de chauffage. De plus, elle contribue à diminuer l’empreinte carbone de votre logement. Cependant, il est essentiel de prendre en compte le coût initial d’installation et l’adéquation avec votre système de chauffage actuel pour déterminer si cela vaut le coup dans votre situation.
Comment camoufler le bruit d'une pompe à chaleur ?
Pour camoufler le bruit d’une pompe à chaleur, vous pouvez installer des écrans acoustiques ou des haies végétales pour atténuer les nuisances sonores. L’utilisation de supports anti-vibrations peut également réduire les vibrations transmises au sol. Enfin, il est conseillé de placer l’unité extérieure à distance des zones sensibles, comme les fenêtres des voisins, pour minimiser l’impact sonore.